ALUMNI QUARTERLY
WINTER 1997

PREMIÈRE ANNÉE

une foule de questions

Quel est le prix d'une chambre en résidences? Sont-elles à proximité de l'Université? À quels cours devrais-je m'inscrire? Quels sont les débouchés ou les possibilités de carrière dans mon domaine d'étude?

Avant même leur arrivée à McGill, les étudiants de première année ont une foule de questions en tête. Des interrogations pratiques mais aussi parfois des appréhensions devant ce nouveau défi que représente la vie universitaire.

«L'ajustement s'est fait en douceur, sans vraiment de difficultés. Je savais à quoi m'attendre», constate Valerie Kwaipun, une étudiante en science de 18 ans, de Toronto, en précisant que la présence de membres de sa famille à Montréal, et même à McGill, a sans aucun doute facilité son entrée à l'Université.

Jean-François Robichaud, un étudiant de quatrième année en génie électrique, se rappelle aussi avoir vécu une adaptation relativement facile. «Les étudiants de première année se retrouvent tous dans le même bateau et ont tendance à se tenir ensemble et s'aider. J'ai surtout eu à m'habituer à un environnement anglophone, ça prend quelques semaines.»


[Illustration: Max Stiebel/ARO]

Synopsis: A student's first year at university can be a stressful period: most students who drop out do so in their first year. The Dean of Students office now has a First Year Coordinator to see students through any difficulties they may have. Some feel lost and are afraid of missing frosh activities in their first weeks of school. Some have academic questions, financial difficulties, or just become disillusioned. The coordinator offers advice or directs students to the right person for help. Francophone students in particular may have a tough time adapting to an anglophone environment. They are encouraged to get involved, to take language courses if necessary, and to reduce their course-loads if they feel overwhelmed. For 1996-97, 90.7% of first year students continued at McGill after their first year. "They need to feel they're part of the community," says Rhonda Amsel, Associate Dean of Students. "We need to answer their academic and personal concerns right away.

Pour les francophones, soit près du quart des nouveaux étudiants en 1996, l'adaptation dans un milieu anglophone peut en effet s'avérer difficile. Particulièrement à la rentrée, soit pendant la période d'admission alors que le calendrier n'est pas disponible en français, ou encore lors des activités Frosh, ont indiqué certains étudiants. Puis, il y a les cours bien sûr, mais les étudiants dont la langue maternelle n'est pas l'anglais ont la possibilité de rédiger leurs travaux ou examens en français.

Ceux qui doutent de leur capacité dans la langue de Shakespeare sont également invités à aiguiser leur connaissance en suivant un cours intensif pendant les mois d'été. On leur conseille également de réduire leur charge de cours lors du premier semestre.

Coordonnatrice de première année

«Les nouveaux étudiants se retrouvent devant une multitude de choses à découvrir, à apprendre, à assimiler. Et dans un environnement qui ne leur est pas toujours familier», reconnaît Rhonda Amsel, vice-doyenne des services aux étudiants.

On estime d'ailleurs qu'un étudiant universitaire sur quatre est susceptible de mettre un terme à ses études après la première année, ou en cours de route. À McGill, 90.7% des quelque 3880 nouveaux étudiants inscrits en 1996 ont poursuivi leurs études après la première année. Problèmes académiques, difficultés d'adaptation, conditions financières, désillusion, voilà autant de raisons qui peuvent les pousser hors des murs d'une université.

Il y a deux ans, l'Université McGill décidait de mettre sur pied un comité d'étude réunissant des membres de l'Université ainsi que des étudiants. Son mandat: faciliter l'intégration des étudiants de première année à la vie universitaire et sociale de McGill.

Une des premières mesures mises de l'avant par l'Université, à la suite des recommandations énoncées par le comité d'étude, fut de nommer une coordonnatrice de première année relevant du bureau de la doyenne des services aux étudiants.

«J'étais chargée d'aider les nouveaux étudiants, et même leurs parents, à se procurer des renseignements sur les services accessibles à travers le campus», explique Trish Duff qui occupait le poste depuis novembre 1996 avant d'être récemment remplacée par Leslie Copeland.

Afin de centraliser dans un même lieu tous les renseignements pertinents, elle a établi des liens avec de nombreux secteurs de l'Université qui offrent des services aux étudiants. Si elle ne peut venir en aide à un étudiant, elle peut alors l'aiguiller vers les personnes compétentes.

Orientation, orientation, orientation

Les premiers instants, la première impression, peuvent être déterminants pour les étudiants de première année. «La première semaine est sans aucun doute la plus importante. Elle influence souvent le degré d'implication et d'intégration des nouveaux étudiants», souligne Anne Topolski, étudiante de 3e année et co-directrice d'un comité d'étudiants visant l'implantation de nouvelles mesures servant à faciliter l'arrivée des étudiants de première année.

Constatant qu'un grand nombre d'étudiants se sentaient perdus et craignaient de manquer les diverses activités organisées à leur intention lors de la rentrée, le comité a donc établi un horaire leur permettant de mieux gérer leur emploi du temps. Aussi, des suggestions ont été émises afin d'améliorer certaines séances d'orientation jugées parfois inadéquates et impersonnelles par les étudiants. Puis, de concert avec le bureau de la doyenne des services aux étudiants, il fut décidé de réduire l'amoncellement d'informations distribuées aux étudiants en début d'année et d'épurer Le Guide des services aux étudiants, ainsi que Le Guide d'accueil (Welcome Book), en vue de les rendre plus accessibles et attrayants.

Au cours de la semaine qui précède le début des cours, les nouveaux étudiants sont tenus d'assister à l'une des séances d'orientation obligatoires organisées à leur intention. De même, les étudiants peuvent profiter du Centre d'orientation qui est ouvert seulement pendant deux semaines et dirigé par des étudiants inscrits en deuxième et troisième année. Enfin, le programme Frosh permet aux nouveaux étudiants, dès la première semaine, de lier connaissance les uns avec les autres, ainsi qu'avec McGill et Montréal.

«J'ai surtout apprécié les rencontres avec un conseiller qui nous aidait dans le choix des cours», souligne Jean-François Robichaud. «Les sessions d'orientation étaient plutôt longues, mais j'ai beaucoup aimé les activités Frosh», mentionne pour sa part Valerie Kwaipun à propos de ses premiers pas à McGill. Mais elle a particulièrement apprécié recevoir un appel téléphonique plusieurs semaines avant la rentrée. «J'étais très surprise et contente. D'autant plus que j'avais des questions concernant les résidences et la personne qui m'a contactée m'a grandement éclairée.»

Le printemps dernier, des dizaines de membres du personnel universitaire et d'étudiants volontaires ont en effet appelé les quelque 5000 nouveaux étudiants de McGill. Le but étant d'établir un premier contact personnalisé et de répondre aux interrogations des futurs universitaires. Rhonda Amsel, Trish Duff et Anne Topolski, qui ont participé à l'événement, confirment que ce nouveau service a connu un vif succès auprès des étudiants.

Les étudiants étrangers qui, en plus, doivent généralement s'adapter à un milieu de vie différent, ont également droit à une attention particulière. «Nous essayons d'établir le contact le plus rapidement possible. La plupart d'entre eux sont même accueillis par des étudiants dès leur arrivée à Montréal», indique Corrie Bertone, responsable au Service de l'accueil des étudiants étrangers qui voit notamment à les informer au sujet des règlements en matière d'immigration et des visas réglementaires, des permis de séjour ou encore du Régime d'assurance-maladie.

«J'ai eu quelques problèmes avec le système d'inscriptions MARS, je ne savais pas trop comment faire, mais tout s'est très bien passé dans l'ensemble. Les gens de l'Université, mais aussi de Montréal, sont toujours prêts à donner un coup de main», affirme Peter Sitati. Originaire de Nairobi, au Kenya, cet étudiant en biochimie âgé de 20 ans dit ne pas avoir eu de problèmes jusqu'à présent à s'acclimater à sa nouvelle vie d'étudiant universitaire en terre étrangère et affirme que les sessions d'orientation lui ont été fort profitables. L'entrée à l'université représente un grand tournant dans la vie d'un étudiant, autant sur le plan intellectuel que social. «Les étudiants de première année ont rapidement besoin de sentir qu'ils font partie intégrante de cette nouvelle communauté. Il importe de les guider et, s'il y a lieu, de répondre avec célérité à leurs problèmes d'ordre académique et personnel», conclut Rhonda Amsel, en précisant que le bureau de la doyenne des services aux étudiants, à cet égard, collabore de près avec les représentants et les organismes étudiants.